La première saison de l’incubateur de joueuses sur League of Legends en partenariat avec Riot Games est désormais terminée et il est l’heure de dresser un bilan de cette expérience.

Women in Games France avait sélectionné en décembre dernier cinq joueuses talentueuses de League of Legends pour participer à un programme mêlant phase de coaching individuel et participation à des tournois et événements esportifs.

Chaque joueuse était encadrée individuellement par un coach reconnu de la scène française, comme GotoOne ou Gloponus, et toutes ont passé un cap important, progressant vers les divisions supérieures du ladder.

Avec 180 heures de coaching par joueuse, elles ont pu améliorer sensiblement leur vision du jeu, élargir leur champion pool et travailler leur communication.

L’ensemble de ces qualités leur est particulièrement utile lorsqu’elles évoluent en équipe, et c’est là tout l’objectif de l’incubateur : leur donner les outils nécessaires à leur intégration dans une structure afin qu’elles puissent disputer de nombreuses compétitions.

 

Crédit photo @ElliotfromParis

 

L’ensemble de l’incubateur a eu l’occasion d’aller à Berlin pour assister à des matches du LEC grâce à Riot Games. Les joueuses et coaches se sont prêtés au jeu en disputant une partie sur scène, tandis que le staff se mettait dans la peau des commentateurs le temps d’une après-midi. Des rencontres avec des équipes du LEC étaient également au programme.

 

Crédit photo @KonkolMichal

 

L’incubateur a permi aux joueuses de monter dans le ladder, bien sûr, mais pas uniquement. L’accent a également été mis sur le pool de champions, la vision du jeu, la stratégie et la communication en jeu. Les joueuses ont aussi bénéficié de media training : les recrues ont développé leur aisance face à la caméra et aux journalistes. L’aspect mental était également au programme des sessions de coaching, tant son impact sur les parties est important. La confiance en soi et la capacité à apprendre de ses défaites sont un atout crucial pour tout joueur·se de League of Legends.

  • Ladder : classement en ligne des joueur·ses de League of Legends
  • Pool de champions : ensemble des personnages avec lesquels un joueur·se est à l’aise.
  • LEC : ligue européenne de League of Legends. Plus haut niveau compétitif en Europe

 

La joueuse Eyil a ainsi pu travailler sur son jungle path et sur l’optimisation de son équipement, deux éléments qui l’aideront à ganker de manière plus efficace et donc à rapprocher son équipe de la victoire.

  • Jungle path : choix de l’itinéraire suivi par le joueur·se l’équipe évoluant dans la Jungle.
  • Ganker : apporter un surnombre sur une partie de la carte. Rôle du jungler.

 

La joueuse Guardian a elle particulièrement développé sa vision du jeu et son vision management servira à tous ses coéquipiers pour anticiper les déplacements ennemis et préparer au mieux la prise d’objectifs neutres, rôle essentiel d’un support : dragons, héraut de la faille et baron Nashor.

  • Vision management : façon dont le support gère la vision fournie à son équipe
  • Support : joueur de la voie du bas évoluant en duo avec l’ADC. Chargé-e d’aider son équipe à battre ses adversaires.

 

Skoryss s’est améliorée sur sa gestion des waves, composante primordiale de la réussite du duo botlane dans son 2V2. Sa meilleure compréhension des timings d’activation de ses sorts et de ses objets lui permet en outre d’être plus efficace en combat.

  • Wave : vague de sbires, monstres ennemis apparaissant d’un côté de la carte puis la traversant en empruntant une voie.
  • Bot-lane : voie du bas sur la carte de jeu, où évolue le duo support-ADC.

 

Pour Blann, les progrès se sont surtout concentrés sur son champion pool, qu’elle a considérablement augmenté, ce qui améliore son adaptabilité lors de la phase de draft. Elle a également appris sur le plan théorique, sur les builds et les itemization à privilégier.

  • Draft : phase préalable au lancement d’une partie. Choix des personnages par les joueur·ses.
  • Builds : ensemble des objets équipés par un joueur·se
  • Itemization : choix des objets équipés par un joueur·se.

 

Enfin concernant Niceuu, ses principaux axes d’amélioration ont été son positionnement en jeu ainsi que sa connaissance des match-up et son adaptation aux différentes compositions, la rendant d’autant plus efficace qu’elle est consciente des forces et des faiblesses de chaque duo.

  • Match-up : affrontement spécifique entre 2 personnages précis, orienté en théorie en faveur de l’un ou l’autre.

 

L’ensemble de ces aspects, à la fois liés à League of Legends et à la vie quotidienne d’une joueuse professionnelle, ont été mis en pratique lors de différents évènements tout au long de l’année. Ainsi, la “Lyon Esport”, qui a eu lieu en février 2019, a été l’occasion de rencontrer le public pour la première fois. Au programme : discussions avec les spectateurs et différentes structures ainsi que des showmatches contre le public.

Lors du “Stepstone Digital Challenge” le 30 mars 2019, un showmatch disputé sur scène a mis les joueuses en lumière et elles ont ensuite pu aller à la rencontre des visiteurs. Même programme lors de la Gamers Assembly en avril 2019, rendez-vous esportif majeur de la scène française.

Côté résultat, Blann et Guardian ont décroché un top 8-12 de l’arbre élite à l’Orléans Game Show en juin 2019, montrant que ces mois de coaching avaient porté leurs fruits.

Grâce au programme de l’incubateur, les joueuses sont actuellement à différents stades de recherche d’une équipe. Ainsi, Skoryss, Blann et Niceuu sont en phase de tryouts avec plusieurs structures tandis qu’Eyil a rejoint l’équipe Game’Her et que Guardian poursuit activement ses recherches.

Women in Games France n’en a pas terminé avec l’incubateur et nous avons hâte de vous dévoiler les projets sur lesquels nous travaillons actuellement !

 

Louis Bérody