Découvrez les nombreuses recommandations de jeux, films, séries, romans, essais, BD de Feminist Frequency !

Cet article est le septième et dernier que nous publions, et est un ensemble de recommandations de jeux vidéo, romans, séries, films, essais et BD. Il fait partie de la mise à disposition en français sur le site de Women in Games France des textes d’Anita Sarkeesian publiés sur la page Ressources du site Feminist Frequency

La traduction a été effectuée par Women in Games France, et nous y avons ajouté des ressources en français.

Lien vers le texte original : Recommended Media

Découvrez une sélection d’œuvres géniales que nous avons vues, lues ou jouées ! Nous étoffons régulièrement cette section, n’hésitez pas à revenir plus tard pour consulter les nouveaux ajouts.

Remarque : pour une liste plus utile aux lecteurs francophones, nous avons créé une distinction additionnelle, celle du support linguistique. Vous retrouverez bientôt des recommandations francophones supplémentaires sur notre page dédiée en cours d’élaboration ! 

Recommandations : jeux vidéo

Recommandations : films

Recommandations : séries

Recommandations : BD

Recommandations : romans

Recommandations : essais

 

Recommandations : jeux vidéo

 

Lien vers le texte original : Video Games

 

Version française disponible

 

Uncharted : The Lost Legacy

Dans The Lost Legacy, Chloe Frazer et Nadine Ross, deux de nos personnages préférés de la série (apparaissant respectivement dans Uncharted 2 et Uncharted 4), volent enfin la vedette à Nathan Drake en poursuivant leur propre aventure. Le gameplay est assez standard pour un Uncharted, avec les habituels panoramas à couper le souffle et son gunplay un peu fatigué, mais The Lost Legacy séduit par son rythme et surtout par ses personnages et son écriture. Pouvoir incarner dans un tel blockbuster deux femmes complexes et compétentes est déjà formidable, mais ça l’est d’autant plus que de superbes dialogues et un jeu d’acteur de qualité confèrent à cette œuvre, au milieu des explosions et des combats enfiévrés, une vraie dimension humaine.

Portal et Portal 2

Non seulement Portal et Portal 2 figurent parmi les jeux de réflexion les plus intelligents et passionnants jamais conçus, mais ce sont aussi deux des jeux les plus drôles de tous les temps. L’hilarante et malicieuse IA GlaDOS vous raille sans répit alors que vous utilisez votre portal gun pour progresser de salle en salle comme cobaye d’expériences dont la valeur scientifique est plus que douteuse et qui viole tous les protocoles de sécurité du monde. Vous incarnez Chell, une protagoniste féminine silencieuse qui fait face à l’hostilité de GlaDOS avec une résilience et une persévérance remarquables.

Beyond Good and Evil

Beyond Good & Evil nous a offert Jade, l’un des personnages féminins les plus cools et les plus multidimensionnels de toute l’histoire du jeu vidéo. Photojournaliste altruiste qui se bat pour dénoncer la corruption gouvernementale, Jade est entièrement dévouée à ses compagnons et doit se soucier comme tout le monde des petits tracas du quotidien, comme payer ses factures à temps. Cette merveilleuse aventure se déroule dans un monde extravagant et débordant de vie, et développe également une réflexion sur le rôle des médias dans l’influence de l’opinion publique et sur la nécessité de s’organiser contre l’oppression systémique. Vous pouvez consulter notre vidéo sur Jade ici.

Mirror’s Edge

Dans un océan de jeux AAA qui se ressemblent tous, Mirror’s Edge représente quelque chose d’audacieusement différent. En incarnant le personnage de Faith, amérasienne, vous voltigez dans la ville de verre à la première personne et partagez l’exaltante physicalité des mouvements de Faith. Le combat est présent mais reste en retrait, laissant la part belle à l’agilité féline de notre héroïne alors qu’elle glisse sous les barrières, court le long des murs et saute entre les toits.

Papo & Yo

Par les yeux du jeune brésilien Quico, Papo & Yo nous fait explorer une favela vibrante, où la fantaisie et la réalité se mélangent d’une façon à la fois merveilleuse et déchirante. Quico a un lien mystérieux avec une créature appelée le Monstre, souvent amical et doux, mais qui s’enflamme parfois d’une rage terrifiante. L’imagination de Quico lui sert d’échappatoire à certaines réalités profondément douloureuses de sa vie, mais Papo & Yo sait que l’on ne peut pas fuir éternellement, et ce jeu émouvant aborde le sujet de la cohabitation avec un parent alcoolique avec honnêteté et compassion.

Fez

À première vue, Fez semble être un puzzle platformer en 2D assez classique. Mais ce jeu inventif nous réserve de bien belles surprises, et son monde paisible est une joie absolue à explorer. Les visuels et la musique s’unissent pour nous entraîner joyeusement tout au long de cette aventure aux énigmes innovantes et aux intrigants secrets.

 

Version originale, avec sous-titres en français

 

Celeste

Ce platformer difficile et gratifiant des créateurs de Towerfall allie élégamment narration et gameplay pour vous entraîner dans les luttes de la protagoniste, Madeline, qui cherche à conquérir une montagne mystérieuse et à affronter ses propres démons. Avec ses contrôles parfaitement calibrés, ses ajouts progressifs de nouveaux éléments de gameplay et une approche de la difficulté qui rend l’expérience aussi encourageante qu’exigeante, Celeste vous fait partager l’euphorie des victoires de Madeline, et nous apprend d’une façon simple mais forte que parfois, avancer exige l’impitoyable effort de pardonner ces facettes de nous-même que nous serions plus tentés d’oublier que d’accepter. -CP

Gone Home

Son attention bienveillante à ses personnages féminins et à la représentation de la sexualité queer font déjà de Gone Home une rareté dans le paysage vidéoludique, mais il y a mille autres raisons de le recommander. Vous êtes en 1995, et vous explorez la maison de la famille Greenbriar pour tenter de découvrir où sont partis vos parents et votre jeune sœur de 17 ans, Sam. Débordant d’une myriade de petits détails de l’époque (et quelques pistes qui déboitent du groupe riot grrrl), le jeu capture l’essence des années 90 et grâce à son écriture rayonnante donne vie aux Greenbriars, tandis que vous reconstituez l’histoire poignante de la romance de Sam avec une camarade de classe.

 

En anglais uniquement

 

A Case of Distrust

Dans l’atmosphérique jeu d’enquête de Ben Wander, vous incarnez PC Malone, une détective privée dure à cuire et ancienne policière qui se retrouve happée dans une affaire qui la dépasse après qu’un bootlegger l’ait engagée pour enquêter sur une menace de mort. La direction artistique évocatrice et l’écriture vibrante réanime dans un pur style film noir le San Francisco des années 20, habité par un cast de personnages hauts en couleur qui pourraient être tout droit sortis d’un roman de Sam Spade.

Butterfly Soup

La développeuse Brianna Lei décrit son superbe jeu, Butterfly Soup, comme « un visual novel sur des filles asiatiques lesbiennes qui jouent au baseball et tombent amoureuses. » C’est techniquement correct, bien sûr, mais cette formule n’exprime pas à quel point ce jeu est profondément touchant, sincère, et drôle. L’écriture y est extraordinairement vive ; les quatre femmes sont toutes différentes, avec leurs excentricités, insécurités et leurs sens de l’humour propres, et au fur et à mesure qu’on rit et vit avec elles, on a vraiment l’impression de les connaître. C’est l’un des jeux les plus marrants auquel j’aie jamais joué, et aussi l’un des plus émouvants. C’est surtout un jeu qui croit en l’amour, et y jouer m’a rappelé que moi aussi, j’y croyais. -CP

Thomas Was Alone

On ne se sera jamais autant intéressé à un carré bleu qu’à Claire. Les petits rectangles colorés que sont les personnages attachants de Thomas Was Alone ont peut-être beaucoup moins de polygones que la plupart des protagonistes de jeux vidéo, mais ont aussi beaucoup plus de personnalité. Ce puzzle platformer met l’accent sur la coopération, car les talents uniques de chaque personnage aident le groupe à passer des obstacles qui seraient autrement insurmontables, et la chaleureuse prestation du narrateur nous encourage à compatir avec Thomas et ses amis.

Superbrothers : Sword and Sworcery EP

Cette perle de la scène indépendante vous fait incarner d’une guerrière moniale, the Scythian, dont la quête mystérieuse, bien que très visiblement inspirée par la Légende de Zelda, brille quand elle s’affranchit de son modèle et écrit sa propre histoire. Ce faisant, le jeu affirme discrètement que les femmes peuvent incarner aussi bien que les hommes les héros des mythes et des légendes. Une musique magnifique, une écriture excentrique et un style pixélisé saisissant contribuent à faire de ce jeu une aventure fantastique que l’on n’oublie pas de sitôt. Vous pouvez voir notre vidéo sur The Scythian ici.

That Dragon, Cancer

Un portrait profondément honnête et émouvant de la vie de Ryan et Amy Green avec leur fils Joel, diagnostiqué à un très jeune âge d’une tumeur cérébrale en phase terminale. Ce jeu merveilleusement humain qui se questionne sur l’amour et la foi parvient à trouver beauté et espoir dans les plus petits moments de la vie, et explore en même temps ce chagrin dévastateur que la plupart d’entre nous n’auront jamais à vivre. Regardez notre critique de That Dragon, Cancer.

Read Only Memories

Cette aventure futuriste en point-and-click vous plonge dans l’intrigante poursuite d’un vieil ami disparu dans des circonstances mystérieuses. Votre enquête vous met en contact avec une charmante distribution de robots adorablement maladroits, de pirates genderqueer flamboyants et d’autres personnages hauts en couleur qui font de ce jeu un voyage mémorable dans un San Francisco cyberpunk.

Kentucky Route Zero

L’aventure épisodique et lyrique Kentucky Route Zero suit un groupe improbable dans un voyage réaliste et magique par des routes connues et inconnues. Conway, livreur vieillissant pour un magasin d’antiquités qui ferme ses portes, cherche la destination de son ultime course, et son voyage le mène à travers une Amérique dévastée par la pauvreté, l’endettement et la corporatisation, où l’espoir et le chagrin sont omniprésents et où les gens ne peuvent que compter les uns sur les autres pour traverser ces heures difficiles.

 

Recommandations : films

 

Lien vers le texte original : Movies

 

Version française disponible

 

Winter’s Bone

Jennifer Lawrence offre une performance fantastique en tant que Ree Dolly, une adolescente qui recherche désespérément son père pour sauver sa famille de l’expulsion. Winter’s Bone brosse un portrait impitoyable de la pauvreté et de la toxicomanie, mais la détermination indéfectible de Ree est une graine d’espoir face aux dures réalités de la vie.

Erin Brockovich, seule contre tous

Dans ce film distrayant, basé sur des faits réels, Julia Roberts incarne l’adjointe juridique ingénieuse et déterminée éponyme. Mère célibataire de trois enfants, elle lance une enquête sur une dissimulation de la Pacific Gas & Electric, qui savait que l’eau qu’elle acheminait vers une ville de Californie était contaminée.

Rebelle

Ce formidable film de Pixar semble au départ reproduire l’archétype de la mère maléfique, présent dans tant de classiques de l’animation, mais développe à la place une relation riche et complexe qui humanise à la fois la mère et la fille. Et puis, c’est tellement rafraîchissant de voir un film d’animation axé sur la relation mère-fille  plus que père-fils… Pour couronner le tout, le conflit central du film est résolu par la diplomatie plutôt que par la violence.

Gravity

Ce film de science-fiction passionnant nous raconte l’histoire de la remarquable Dr. Ryan Stone, jouée par Sandra Bullock, dont la force et les compétences principales sont davantage l’intelligence, la détermination et le sang-froid que les aptitudes physiques. Elle est également un rare exemple de personnage féminin qui est parfois représenté portant des vêtements moulants et courts sans être sexualisé.

Edge of Tomorrow

Bien sûr, Tom Cruise est la grande vedette de ce film mais, sous les traits du sergent Rita Vrataski, Emily Blunt lui vole la vedette avec un second rôle. Blunt prend ce qui aurait pu facilement être une héroïne d’action typique et confère à Vrataski un niveau de profondeur et de résonance émotionnelle qui fait souvent défaut à de tels personnages.

Attack the block

Le public des films de science-fiction, d’horreur et d’autres genres de niche a toujours été ethniquement beaucoup plus divers que ce que les pontes du Hollywood mainstream ne veulent bien admettre – du moins c’est que tend à montrer leurs décisions en termes de casting. Il est temps que les visages à l’écran reflètent ceux des spectateurs. Attack the Block de Joe Cornish se déroule dans un lotissement du sud de Londres et suit un groupe de jeunes racisés dans leur course pour se sauver eux-mêmes et leur quartier de prédateurs extraterrestres. Il y a au cours des 90 minutes de ce film quelques explorations vraiment intéressantes des questions de classisme et de racisme. Le personnage féminin principal, cependant, tend un peu vers l’archétype de la Schtroumpfette. Mais quand même, c’est le film qui a introduit au monde un jeune John Boyega. Pour cette seule raison, il mérite votre attention.

 

Version originale uniquement

 

We are the best !

Bobo et Klara sont deux amies de 13 ans au début des années 80 à Stockholm, dont l’adhésion au mouvement punk en font les parias de l’école. Bien qu’elles n’aient aucune expérience musicale, les deux fondent un groupe, auquel s’ajoute de façon improbable une camarade chrétienne et timide qui sait jouer de la guitare. Bien qu’elles soient confrontées à l’ignorance et aux remarques sexistes, les esprits indomptables de Bobo et Klara et leur entêtement à rester elles-mêmes font de cette comédie dramatique un délice.

Iron Jawed Angels

Une mise en scène pleine d’énergie de la difficile lutte de la National American Woman’s Suffrage Association pour garantir aux femmes le droit de vote. Tout en montrant le mouvement sous un jour positif, le film reconnaît ses défauts, affrontant le fait que se battre pour le vote des femmes signifiait en réalité se battre pour le vote des femmes blanches, les femmes noires étant marginalisées et invitées à marcher à la fin des défilés suffragistes.

Hors jeu

Ce grand film iranien raconte l’histoire d’une fan de football qui veut assister à un match de qualification à la Coupe du monde 2006 entre l’Iran et Bahreïn. Parce que les femmes et les filles sont interdites par la loi d’entrer dans les stades de football en Iran, elle se déguise en garçon. Malgré son sujet sérieux, Hors jeu parvient à être un film vivant et jubilatoire sans jamais perdre de vue l’incroyable injustice qui en est le cœur.

 

Recommandations : séries

 

Lien vers le texte original : Television

 

Version française disponible

 

Insecure

Insecure est le fruit de l’imagination de la talentueuse Issa Rae — dont vous connaissez peut-être Awkward Black Girl. Issa se retrouve ici à devoir gérer en même temps une relation sérieuse, un travail qui la fait côtoyer quotidiennement des Blancs « bien intentionnés » et un assortiment cocasse d’amis dépareillés. Cette série traite bien sûr la question de l’identité noire, via ses personnages, mais sans se concentrer exclusivement dessus non plus. Insecure est ainsi un exemple parfait pour qui souhaiterait écrire une histoire avec des personnages complexes qui ne soient pas uniquement des hommes blancs.

Buffy contre les vampires (Buffy the Vampire Slayer)

Il est difficile d’exagérer l’influence culturelle de Buffy : son ton, son style et son audace narrative ont été largement imités après son pic de popularité vers la fin des années 90. Parmi la multitude de raisons pour lesquelles des écrivains comme David Simon la considèrent comme l’une des meilleures séries jamais réalisées, un grand nombre touchent au personnage de Buffy lui-même et au reste du « Scooby Gang ». Au cours de ses sept saisons, les spectateurs ont pu grandir, rire et pleurer avec ce groupe de personnages complexes et pleinement exploités. Pas mal pour une série sur une lycéenne qui se bat contre des morts-vivants…

Halt and Catch Fire

Dans une interview accordée à FemFreq, l’actrice Kerry Bishé confie que pouvoir voir des femmes jouer un rôle vital dans l’explosion de la révolution informatique fait participe de ce qui rend cette série si passionnante. Se déroulant au début des années 80, la série suit une équipe qui a construit les premiers ordinateurs et les premiers supports vidéoludiques. Rattrapez votre retard et lisez notre critique de la troisième saison.

Les justiciers (Leverage)

Un ancien enquêteur d’assurances réunit une équipe de criminels pour démanteler des sociétés corrompues et aider ceux à qui elles ont nui par le passé. Avec ses Robins des bois modernes, cette série défend avec ferveur la justice sociale et tacle au passage les injustices bien réelles de notre monde.

Parks and Recreation

Drôles, intelligentes, ambitieuses et honnêtes : les personnages féminins de ce « mockumentaire » sont sans aucun doute les vraies stars de la série. Car c’est lorsqu’elle donne libre cours à sa talentueuse distribution, menée par la gaufrophage Leslie Knope (interprétée avec humour et cœur par l’hilarante Amy Poehler), que cette série brille le plus. Regardez Parks and Rec. Comme dirait Donna Meagle, « treat yo’self » : offrez-vous ce plaisir.

Orphan Black

Lisez notre entretien avec Tatiana Maslany et vous comprendrez pourquoi nous adorons cette série de la BBC America qui est « profondément préoccupée par la façon dont nous percevons le corps, l’esprit et l’humanité des femmes ». L’ambition narrative d’Orphan Black (une sombre histoire de cabale de « néolutionnistes » qui tentent d’influencer l’évolution humaine par le clonage) passe au second plan face à la performance de Maslany, qui y incarne une myriade de personnages différents.

Grace et Frankie (Grace and Frankie)

Cette comédie, dans laquelle deux couples du troisième âge décident de divorcer lorsque les maris avouent être amoureux l’un de l’autre, nous rappelle qu’il est bien trop rare de voir des femmes âgées incarner non seulement les rôles principaux d’une série – même s’il s’agit quand même de Lily Tomlin et Jane Fonda – mais aussi être dépeintes comme des êtres humains complexes, avec leurs désirs et leurs problèmes personnels.

Steven Universe

Sous son apparence gentillette, cette série d’animation est une petite gemme, créée par Rebecca Sugar*, qui traite avec délicatesse de sujets complexes comme l’expression des identités de genre et sexuelle, l’enseignement du consentement et la recherche de sa propre voix. Les aventures des « gemmes de cristal », racontées en courts épisodes d’une dizaine de minutes, mettent en scène des personnages uniques, dont Steven, l’hybride mi-humain mi-gemme (*qui aurait d’ailleurs adoré ce jeu de mot.) Nous apprécions aussi le nombre de personnes racisées derrière les voix de cette série.

L’Agence No 1 des dames détectives (The No. 1 Ladies’ Detective Agency)

La lumineuse Jill Scott incarne Precious Ramotswe, propriétaire botswanaise et cerveau de l’organisation éponyme. Basée sur une série populaire de romans d’Alexander McCall Smith.

Avatar, le dernier maître de l’air (Avatar, the Last Airbender)

L’univers d’Avatar est culturellement dense, son message écologique sensible et le film traite avec tact les questions de genre. Oubliez l’abomination de M. Night Shyamalan et venez redécouvrir les aventures passionnantes de Sokka, Katara et de l’attachant Aang, le jeune « maître de l’air » titulaire qui a la capacité de maîtriser les quatre éléments.

Fringe

Il est presque impossible de ne pas faire de comparaisons avec The X-Files, mais cette nouvelle interprétation du duo « l’enquêteur crédule et son partenaire sceptique » offre quelques pistes intrigantes sur la fringe science (qui prend donc à contrepied les sciences conventionnelles), les univers parallèles, et porte à l’écran un vil Leonard Nimoy.

Star Trek : Voyager

Ce quatrième opus de l’inépuisable nébuleuse Star Trek met (enfin) en scène une femme capitaine qui tente de ramener en toute sécurité son équipage hétéroclite dans l’espace de la Fédération, après qu’ils aient été transportés à 70 000 années-lumière par un extraterrestre immensément puissant bien que malavisé. Spoiler alert : il leur faut sept saisons.

Farscape

Lors d’une mission interstellaire, l’astronaute John Crichton est aspiré par un trou noir et se retrouve sur Moya, un vaisseau sentient. Il rejoint les rangs de l’équipage pour tenter de rentrer chez lui tout en s’efforçant de garder une longueur d’avance sur un extraterrestre diabolique qui veut lui arracher ses précieuses informations sur les trous noirs.

Elementary

Ce remake de Sherlock Holmes met en scène une Watson du genre opposé, jouée par Lucy Liu. Elle est intelligente, compatissante et confiante, et sa présence confère à cette série une profondeur émotionnelle – et permet une évolution intéressante du personnage de Holmes – absente des autres versions.

Black-ish

Cette sitcom met en scène les Johnson, une famille afro-américaine attachante de la classe moyenne, composée du père, Dre, de la mère, Rainbow et de leurs photogéniques bambins blagueurs. Black-ish est souvent intelligent et critique en matière de questions raciales (bien qu’il y ait parfois des errements sur celles de genre). Une série à suivre de près.

Top of the Lake

Le drame policier de la néo-zélandaise Jane Campion observe les violences faites aux femmes et jeunes filles sans détourner le regard. Les personnages subissent une litanie de traumatismes mentaux, physiques, sexuels et émotionnels, sans que jamais la série ne leur propose de réponses faciles. Elizabeth Moss incarne la jeune détective Robin Griffin, dont la force inébranlable est l’unique rayon de soleil de ce thriller sombre et atmosphérique.

Jane the Virgin

Ce remake ( assez modifié tout de même) produit par CW Network de la telenovela vénézuélienne Juana la Virgen se démarque grâce à ses acteurs, principalement de couleur, incroyablement talentueux (parmi eux la formidable Jaime Camil et la nouvelle venue Gina Rodriguez, qui a remporté le Golden Globe de la meilleure actrice en 2014). L’intrigue commence simplement et gagne progressivement en absurdité : la jeune et pieuse Jane est artificiellement inséminée par erreur et doit faire face aux conséquences de cette bourde médicale. On y croise le chemin de personnages excentriques comme des jumeaux maléfiques et des familles de la mafia tchèque, tout cela dans un déluge de mélodrames. Jane the Virgin est une satire des telenovelas et de tous leurs stéréotypes, mais toujours dans une bienveillante complicité avec le spectateur.

 

En anglais uniquement

 

Up All Night

Il est presque impossible de croire qu’une comédie aussi intelligente n’ait duré qu’une seule vraie saison (et une deuxième tronquée alors qu’elle changeait de format). Christina Applegate et Will Arnett jouent Reagan et Chris, dont la jeunesse dorée et débridée est bien révolue. Ils ont un bébé, et ce grand bouleversement dans leur vie amène toutes sortes de questionnements : sur la nature de la masculinité et du vieillissement, ou encore sur la façon de gérer une relation adulte. La cerise sur le gâteau : Maya Rudolph en Ava, clone d’Oprah délicieusement dingo.

 

Recommandations : BD

 

Lien vers le texte original : Comics

 

Lumberjanes

Bienvenue au Camp de Miss Quinzella Thiskwin Penniquiqul Thistle Crumpet, pour jeunes filles dures à cuire ! Lumberjanes est une œuvre fantastique créée par des femmes et centrée sur des femmes. L’histoire narre les aventures de cinq amies rencontrant des créatures étranges et qui résolvent des énigmes qui tournent autour de ce qui se passe dans le camp. Lumberjanes est aussi remarquable dans sa représentation positive de personnages queer et trans.

Fray

Écrit par Joss Whedon, ce spin off de « Buffy contre les vampires » se déroule dans un New York du futur, où la menace vampirique plane de nouveau et où une nouvelle chasseuse prend son envol. C’est Melaka Fray, une ado débrouillarde du XXIIIe siècle dont le frère jumeau Harth a hérité de pouvoir psychiques normalement attribués aux chasseurs… mais Harth est un vampire. Parfois, la famille, c’est compliqué.

Miss Marvel

L’actuelle incarnation de la BD Miss Marvel, écrite par l’écrivaine musulmane G. Willow Wilson, nous présente Kamala Khan, une jeune americano-pakistanaise vivant dans le New Jersey. Parce qu’elle est issue d’une seconde génération d’immigrés – et parce qu’elle est une super héroïne qui a le pouvoir de changer de forme – Kamala se sent souvent déchirée entre sa famille, sa foi, et le fait d’être une jeune fille américaine. Elle se débat avec des problèmes d’identité, d’autant qu’elle elle peut se transformer en ce qu’elle veut…

Persepolis

Marjane Satrapi fait état de sa vie en Iran durant et après la révolution islamique au sein d’un roman graphique autobiographique. La classe sociale, la religion, la famille, la sexualité, l’influence de la pop culture américaine et la politique mondiale entrent en collision dans cette œuvre incroyable qui humanise la vie d’une partie du monde que nous voyons trop rarement représentée avec honnêteté dans les médias occidentaux.

Saga

Saga est une œuvre de science-fiction intelligente et palpitante qui mélange le divertissement du space opera avec des explorations enrichissantes sur la race, le genre, la sexualité et la guerre. Le trait de l’illustratrice Fiona Staple donne vie de manière incroyablement vibrante au récit de conflits interpersonnels et intergalactiques de Brian K. Vaughan.

Nimona

La dessinatrice Noelle Stevenson a commencé à poster Nimona, un webcomic décalé à propos d’une fille polymorphe et de chevaliers rivaux, alors qu’elle était encore étudiante en école d’art. Trois ans plus tard, ce cocktail humoristique de science-fiction et de fantasy a fait son chemin jusqu’aux rayons BD des librairies et a été finaliste des des National Book Awards américains. En détournant sans efforts les clichés de héros et de super vilains, Stevenson narre une histoire qui aborde sans manichéisme les questions d’identité et d’acceptation sociale.

 

Recommandations : romans

 

Lien vers le texte original : Novels

 

Traduction française disponible

 

Les Yeux dans les arbres (The Poisonwood Bible), Barbara Kingsolver

Ce roman raconte, par les yeux des quatre filles du pasteur Nathan Price, l’histoire d’une famille de missionnaires qui quitte la Géorgie pour le Congo belge en 1959. Chacune, avec sa voix et sa personnalité distinctes, va grandir au fil des années et avec elle va grandir notre attachement à elles, grâce à la plume remarquable de l’auteure.

Tous les oiseaux du ciel (All the Birds in the Sky), Charlie Jane Anders

Le roman indéfinissable de Charlie Jane Anders mélange science et fantaisie en suivant l’amitié que noue Patricia, une sorcière qui sait communiquer avec les oiseaux, avec Laurence, génie de la technologie qui expérimente le voyage dans le temps. Ce livre se déroule dans un monde ravagé par la famine, la maladie et le changement climatique, et s’achève sur une conclusion époustouflante.

Liens de sang (Kindred), Octavia E. Butler

Octavia Butler prouve avec ce livre à quel point la science-fiction peut être puissante et forte. L’auteure y utilise brillamment le voyage dans le temps pour explorer l’esclavage et son héritage. Dana, jeune écrivaine noire de la Californie des années 1970, est transportée à plusieurs reprises dans une plantation du Maryland avant la guerre civile. Le regard stoïque et réaliste de ce récit sur l’esclavagisme et sur les dynamiques superposées du pouvoir racial et sexiste le rendent essentiel et inoubliable.

Chroniques d’Isyllt aux Morts : La Cité des Eaux (The Necromancer Chronicles : the Drowned City), Amanda Downum

Note de la traductrice : le second volet de cette chronique, The Bone Palace, ne semble pas avoir été traduit.

Isyllt Iskuldur, espion, nécromancien et enquêteur médico-légal, est le fascinant héros de ces Chroniques. Amanda Downum mélange sans effort aventure fantastique et intrigue politique, dans un monde riche et vivant dans lequel les personnages sont souvent aux prises avec les attentes que l’on a envers eux en raison de leurs origines culturelles ou de leur sexe.

Le chant de Salomon (Song of Solomon), Toni Morrison

Un classique de l’écrivaine Toni Morrison, lauréate du prix Nobel de littérature, dont le personnage, Macon Mort, reste l’un des plus mémorables, tous sexes confondus, à être jamais né des pages de la fiction américaine. Le drame au cœur de cette histoire  tisse une riche tapisserie de la vie des Afro-Américains au fil des décennies, du temps de l’esclavage au milieu du XXe siècle.

Americanah, Chimamanda Ngozi Adichie

Acclamé par la critique, ce roman de l’auteure nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, qui suit le parcours d’une jeune émigrée nigériane aux États-Unis, offre une vision puissamment évocatrice de la dynamique raciale et sexuelle dans la diaspora.

 

En anglais uniquement

 

La série Machine Dynasty, Madeline Ashby

La trilogie de Madeline Ashby Machine Dynasty, résolument originale, explore la question de la conscience artificielle et de ce que signifie vraiment être humain. En suivant Amy, un robot humanoïde rebelle qui peut s’auto-répliquer, la série est à parts égales une étude de personnage intrigante et une aventure de science-fiction follement inventive.

La série The Steerswoman, Rosemary Kirstein

Les romans de fantasy classiques ont trop souvent tendance à se reposer sur les mêmes conventions de genre, mais The Steerswoman’s Road et le reste de la série explorent des thèmes familiers en les plaçant dans un monde nouveau et fascinant. Notre curiosité piquée comme celle de l’éponyme « Steerswoman » Rowan, nous l’accompagnons avec enthousiasme dans son aventure, à la recherche de vérité et de justice.

The First Thing and the Last, Allan G. Johnson

Ce roman d’une honnêteté déchirante raconte les traumatismes qu’engendre la violence conjugale, et suit la façon dont son héroïne va apprendre à y survivre et à en surmonter les effets.

Company Town, Madeline Ashby

Company Town est la suite de la série Machine Dynasty de Madeline Ashby et se montre tout aussi original et audacieux. Dans un univers où presque tout le monde a été cybernétiquement « amélioré », ne pas l’être rend Hwa inattaquable. Ce roman explore le thème du pouvoir des entreprises et celui des bénéficiaires et des laissés-pour-compte des progrès technologiques.

Shadowshaper, Daniel José Older

Dans ce magnifique roman, nouvel ajout aux rangs de la fiction pour jeunes adultes et adolescents, l’héroïne Sierra Santiago se découvre des capacités extraordinaires alors qu’elle explore un Brooklyn que l’auteur parvient à rendre à la fois résolument réel et merveilleusement magique.

A Door Into Ocean, Joan Slonczewski

Ce roman de science-fiction de Joan Slonczewski, acclamé pour son utilisation pertinente de la biologie ainsi que pour sa représentation d’une culture non-violente et de la résistance non-violente, se déroule dans une société entièrement féminine en harmonie écologique avec sa planète et dont les membres vivent en égalité parfaite les unes avec les autres.

 

Recommandations : essais

 

Lien vers le texte original : Non-Fiction

 

 

Traduction française disponible

 

Tout le monde peut être féministe, bell hooks

Quiconque cherche à se familiariser avec la pensée féministe ne peut trouver mieux que ce petit livre. Hooks y expose simplement et de façon bienveillante ce que le féminisme cherche à réaliser et pourquoi ce mouvement s’adresse vraiment à tout le monde.

De la marge au centre : Théorie féministe (Feminist Theory : From Margin to Center), bell hooks

Œuvre essentielle de l’une des grandes penseuses et écrivaines féministes, De la marge au centre : théorie féministe offre une perspective très accessible et édifiante sur le patriarcat, la politique du genre et de la sexualité, et les façons dont le sexisme, le racisme et le classisme s’entrelacent en profondeur.

Nous Sommes Tous Féministes (We Should All Be Feminists), Chimamanda Ngozi Adichie

Adapté de sa célèbre conférence TED, cet excellent essai d’Adichie, parsemé d’anecdotes personnelles, met en lumière le fonctionnement souvent invisible du sexisme. En explorant la manière dont les rapports de force fondés sur le genre handicapent les hommes aussi bien que les femmes, la romancière primée démontre de façon convaincante que nous devrions tous être féministes.

 

En anglais uniquement

 

Living a Feminist Life, Sara Ahmed

Captivant et à la portée de tous, Living a Feminist Life nous enseigne donc comment mettre cette vie féministe en pratique, et comment naviguer sur les flots tumultueux des luttes, des joies et des défis quotidiens d’être féministe. Ahmed tisse brillamment la théorie et la pratique de façon à ce que tout le monde puisse comprendre et même se sentir concerné par le sujet. Et la belle liste de ressources et d’œuvres féministes à la fin du livre est la cerise sur le gâteau.

So You Want to Talk about Race?, Ijeoma Oluo

Le travail d’Ijeoma Oluo sur la race, l’intersectionnalité et le privilège est absolument vital et heureusement très accessible à qui s’intéresse sincèrement à la façon dont la race et le racisme fonctionnent dans notre société. Avec cet ouvrage, rempli d’anecdotes personnelles passionnantes et souvent déchirantes, Oluo nous révèle les effets bien réels des systèmes oppressifs sur les communautés vulnérables, tout en gardant l’espoir qu’avec une réflexion réfléchie (et des actions fortes), nous pouvons collectivement faire notre part pour améliorer la vie de tous.

The Gender Knot, Allan G. Johnson

Avec une clarté et une perspicacité remarquables, Allan G. Johnson explique comment fonctionne le patriarcat, comment il nous affecte en tant qu’individus et en tant que groupes, comment les gens y contribuent et comment il renforce les comportements nuisibles dans les domaines du genre,, du sexe et de la violence. Ce faisant, Johnson nous permet malgré tout d’espérer qu’en plantant la graine du changement, nous pourrons un jour nous libérer du joug du patriarcat.

Privilege, Power and Difference, Allan G. Johnson

Il peut être difficile pour la plupart d’entre nous de reconnaître et de comprendre nos propres privilèges, mais ce livre révélateur rend cette démarche non seulement indolore, mais aussi personnellement enrichissante. À l’aide d’exemples clairs, Allan G. Johnson définit et illustre les notions de pouvoir et de privilège, sans académisme. Il nous explique surtout comment ces notions fonctionnent et comment, en reconnaissant leur existence, nous pouvons commencer à travailler pour nous libérer des systèmes d’oppression qui nous entourent.

Shrill, Lindy West

Le sous-titre, Notes from a Loud Woman (Notes d’une femme bruyante), en dit déjà long. Dans cette autobiographie pleine d’humour, Lindy West commente avec beaucoup d’esprit les sujets brûlants comme le harcèlement en ligne, l’avortement et comment la misogynie et la grossophobie s’entremêlent dans notre culture. Aussi franc et compatissant que joyeux et drôle, on a moins l’impression de lire ce livre que d’avoir une conversation avec une amie merveilleusement divertissante.

Sex Object, Jessica Valenti

Le courageux et honnête récit autobiographique de Jessica Valenti nous guide dans une exploration profondément personnelle des effets pervers des messages que nous internalisons inévitablement dans une société sexiste telle que la nôtre. Valenti nous montre comment ces messages peuvent insidieusement infiltrer nos cœurs et nos esprits, influençant la façon dont les femmes se perçoivent elles-mêmes et ce qu’elles pensent les unes des autres. Stoïque et parfois douloureux, Sex Object sonde les profondeurs pour trouver une base solide et réaliste pour résister et continuer de nourrir l’espoir du changement.

We Were Feminists Once, Andi Zeisler

Andi Zeisler, cofondatrice de Bitch Media, explore dans cet ouvrage la manière dont, au cours de ces dernières années, le féminisme s’est progressivement transformé en une mode commerciale du feel good, et comment il a été instrumentalisé pour mieux vendre aux femmes des vêtements, des produits cosmétiques ou même des yaourts comme autant de moyens d’émancipation. Incisive et passionnante, Zeisler nous montre ainsi comment le féminisme, ce mouvement collectif profondément politique qui se bat au nom de toutes les femmes, s’est détourné de ses véritables objectifs, et nous demande comment nous pouvons nous le réapproprier.